mardi 8 décembre 2020

La justice britannique recommande l’arrêt des transitions de genre avant 16 ans

Les enfants britanniques ne pourront plus commencer de transition de genre avant 16 ans, en prenant des « inhibiteurs de puberté ». Sauf s’ils en comprennent les conséquences « immédiates et à long terme », a statué la Haute Cour britannique, qui estime par ailleurs qu’il est « hautement improbable » qu’un enfant de cet âge soit en mesure de le faire. « Compte tenu des conséquences à long terme des interventions » et du caractère « encore innovant et expérimental » du traitement, les juges demandent donc aux médecins de demander l’avis d’un tribunal avant de commencer tout traitement. Cette décision, rendue le 1er décembre, était très attendue (cf. Royaume-Uni : un projet de loi pour protéger les enfants des processus irréversibles de changement de sexe).

Keira Bell, la première requérante est une jeune femme de 23 ans qui a pris des inhibiteurs de puberté à 16 ans et a subi une double mastectomie à 20 ans. Elle espérait que cette transition vers une identité masculine l’aiderait à « atteindre le bonheur ». Aujourd’hui elle a fait machine arrière, et elle attaque en justice le Tavistock and Portman NHS Trust, le service britannique de transition de genre des mineurs (cf. Royaume-Uni : une jeune femme poursuit la clinique où elle a subi une « transition de genre »). « Je suis ravie de voir que le bon sens a prévalu » a-t-elle commenté à l’annonce du verdict. « Ce jugement n’est pas politique, il s’agit de protéger les enfants vulnérables ».

Thomas entre Pauline Moreno et Debra Lobel qui affirment qu’il n’a pas subi de pressions dans sa décision de devenir une fille

La deuxième requérante est la mère d’une jeune fille de 15 ans, autiste, qui veut changer de genre. « Ma crainte (…) c’est qu’elle se trompe » explique-t-elle. Elle juge « effrayant » qu’il y ait eu « si peu d’enquête sur les raisons pour lesquelles un enfant pourrait se sentir du mauvais sexe avant que les bloqueurs de puberté ne soient donnés ».

Selon Paul Conrathe, leur avocat, cette décision des juges est « un jugement historique qui protège les enfants qui souffrent de dysphorie de genre », qui montre « qu’une culture de l’irréalité s’est installée dans le Tavistock ». Il pense que « cela a pu conduire à ce que des centaines d’enfants reçoivent ce traitement expérimental sans leur consentement dûment informé ». Le National Health Service, système de santé britannique, a déclaré qu’il « se réjouissait de la clarté » que cette décision apportait.

Le Tavistock and Portman NHS Trust envisage de faire appel de cette décision.

Sources : BBC (01/XII/2020) ; Le Monde (01/XII/2020), traduction Généthique

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